Risque global du marché : Les perspectives économiques 2025 pour l’Afrique de l’Est établies par Deloitte prévoient une forte croissance régionale, tirée par l’Éthiopie (7,2%) et l’Ouganda (6%), avec une dynamique stable au Kenya (5,3%) et en Tanzanie (5,6%), tandis que la Zambie (4%) est à la traîne mais fait preuve de résilience grâce à l’agriculture, à l’exploitation minière et à la restructuration de la dette. La croissance est alimentée par l’agriculture, l’énergie, les infrastructures et le commerce, même si des risques tels que l’endettement élevé, l’inflation, les pressions monétaires, l’incertitude politique et les chocs climatiques persistent.
L’Afrique de l’Est est en pleine transition entre les récoltes et les nouvelles plantations. L’Éthiopie vient d’achever la récolte de maïs Belg avec des résultats mitigés et commence les semis de Meher (saison principale), tandis que le maïs de saison principale du Kenya se développe bien et que les préparatifs pour les semis de riz sont en cours, bien que le maïs de deuxième saison dans le nord-ouest soit en retard. L’Ouganda a largement achevé les récoltes de saison principale dans ses zones bimodales, les autres régions étant encore en phase de développement des cultures, tandis que le Rwanda termine une récolte favorable et que celle du Burundi se termine en dessous de la moyenne.
En Afrique australe, les récoltes de la saison principale 2024/25 sont terminées avec des rendements proches de la moyenne, et l’attention s’est désormais tournée vers le blé d’hiver.
Au début du mois, le marché de l’azote a connu une forte hausse des prix, sous l’effet de l’appel d’offres RCF de l’Inde pour 1,3 million de tonnes, qui a fait grimper les prix au Brésil, en Chine, en Égypte et en Iran. Le marché du phosphate affiche également une tendance haussière, là encore alimentée par la forte présence de l’Inde. En revanche, le marché de la potasse est resté stable, la demande se concentrant principalement en Asie. À la fin du mois, l’Inde continuait d’être active sur le marché, recherchant 2 millions de tonnes supplémentaires d’urée et de DAP, tandis qu’une nouvelle demande de potasse émergeait au Bangladesh.
Abordabilité et disponibilité : Dans l’ensemble, aucune pénurie importante d’engrais n’a été signalée, la plupart des pays disposant de stocks suffisants pour répondre à la demande. Au Kenya, des inquiétudes ont été exprimées quant à la disponibilité du DAP, mais leur impact est limité compte tenu de l’approvisionnement suffisant en produits NP. Le gouvernement a annoncé son intention de distribuer 12,5 millions de sacs (625.000 tonnes) d’engrais pour la plantation et le terreautage au cours de l’exercice 2025/26 afin de stimuler les rendements, de renforcer la sécurité alimentaire et de stabiliser les prix des denrées alimentaires.
La Tanzanie est actuellement à la recherche de DAP, tandis que l’Éthiopie a assuré ses besoins saisonniers grâce à des appels d’offres récemment attribués pour le DAP et l’urée. En Afrique australe, la demande de nitrate d’ammonium augmente en Zambie ; au Malawi, One Acre Fund n’a pas encore finalisé son appel d’offres pour l’urée ; et en Afrique du Sud, la demande de MAP augmente, ce qui fait grimper les prix.
Distribution : Dans l’ensemble, les ports africains fonctionnent avec un minimum de perturbations. Des encombrements ont toutefois été signalés à Beira, où le dédouanement prend plus de 20 jours, ce qui augmente les coûts. Les coûts de fret ont affiché des tendances mitigées en mai. Les tarifs entre la Baltique et la côte est de l’Afrique ont baissé à $74, tandis que ceux vers l’Afrique du Sud ont légèrement augmenté à $58. Depuis le Moyen-Orient, les coûts de fret ont légèrement baissé, atteignant $29 vers l’Afrique du Sud et $29 vers la côte est.