Afrique de l’Est et du Sud

Risque global du marché : L’Afrique de l’Est continue de faire face à une inflation modérée, largement maîtrisable, tandis que la dynamique de croissance reste solide. L’environnement politique demeure favorable à un assouplissement monétaire supplémentaire, selon l’évolution des pressions externes et internes.
Le Kenya a enregistré une inflation d’environ 4,6 % en septembre, dans un contexte de croissance du PIB d’environ 5 %. La Tanzanie a maintenu une inflation modérée entre 3,3 et 3,4 %, l’inflation au Rwanda a diminué pour atteindre environ 6,4 %, tandis que celle de l’Ouganda a légèrement augmenté à 4,0 %. Dans l’ensemble, ces chiffres reflètent des pressions inflationnistes modérées en Afrique de l’Est, où la croissance reste relativement résiliente.

Le commerce mondial des engrais est resté lent en septembre, le marché de l’urée étant en attente du prochain appel d’offres de l’NFL en Inde. Le Bangladesh et l’Éthiopie sont restés actifs dans les achats de DAP. Les prix de la potasse sont restés stables, tandis que la demande en phosphates est demeurée faible, notamment en Afrique australe.
Au Kenya, les prix des engrais sont restés stables, avec de légères baisses du DAP (5 800–6 000 KSh) et de l’urée (3 500–3 700 KSh). Le gouvernement a maintenu son programme de subvention, offrant les engrais à 2 500 KSh le sac de 50 kg. En Afrique du Sud, le prix du MAP a baissé à 13 100 ZAR/tonne (723 USD/tonne, Durban), soit une diminution de 12 USD/tonne par rapport à août.

Abordabilité et disponibilité : La demande en engrais en Afrique de l’Est devrait se renforcer en septembre avec le début des pluies courtes. Les gouvernements de la région et les acteurs du secteur privé mettent l’accent sur des approvisionnements rapides et une distribution efficace pour répondre à la demande saisonnière. En Afrique australe, la prochaine saison de plantation devrait stimuler l’activité, bien que les goulets d’étranglement logistiques et la volatilité des prix mondiaux demeurent des risques majeurs à surveiller.

Le Kenya avait importé environ 505 000 tonnes d’engrais à fin juillet 2025 — soit 67 % de ses besoins annuels, indiquant un bon niveau d’approvisionnement. One Acre Fund Rwanda recherche du NPK 17-17-17 pour un chargement prévu en octobre via le port de Mombasa, tandis que la Tanzanie a signalé des pénuries de DAP au début du mois. Le gouvernement tanzanien prévoit de supprimer le programme actuel de subvention après les élections d’octobre 2025, mais a lancé un nouveau programme à la mi-septembre. En Afrique du Sud, la disponibilité des engrais est restée forte, avec des importations totales atteignant 750 000 tonnes à fin juillet. La demande en MAP et en urée augmente progressivement à l’approche de la saison de plantation.

Distribution : Le port de Beira au Mozambique connaît actuellement une forte congestion, avec des retards de navires et des frais de surestaries atteignant jusqu’à 45 jours, en raison de l’augmentation des volumes d’importation. Les taux de fret entre la Baltique et l’Afrique de l’Est et l’Afrique du Sud ont augmenté à 78 USD/tonne et 65 USD/tonne respectivement, tandis que ceux du Moyen-Orient ont légèrement diminué à 28 USD/tonne et 25 USD/tonne.
Le port de Mombasa (Kenya) reste sous pression en raison d’un faible taux de rotation des navires, poussant le gouvernement à investir 41 milliards de KSh dans son expansion. De son côté, l’Afrique du Sud modernise ses ports dans le cadre d’un partenariat de 10 ans avec Liebherr, afin d’améliorer la capacité de levage et l’efficacité logistique. Les efforts de facilitation du commerce ont progressé avec le Kenya et l’Ouganda réaffirmant leur engagement à réduire la congestion transfrontalière, et la collaboration entre l’Afrique du Sud et le Zimbabwe pour rendre opérationnel le poste frontière à guichet unique de Beitbridge.

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