Risque global du marché
Afrique de l’Est: Les mois d’octobre et de novembre ont été marqués par des précipitations normales à supérieures à la normale dans la majeure partie de la région. Bien que certaines zones aient été touchées par des inondations localisées, les pluies ont créé des conditions favorables pour les semis pendant la courte saison des pluies. Toutefois, les prévisions météorologiques annoncent une baisse des précipitations en décembre, qui se poursuivra jusqu’au premier trimestre 2025. Cela souligne l’importance de renforcer les mesures de préparation afin d’atténuer les effets potentiels de la sécheresse au cours de l’année à venir.
Afrique australe: Au début du mois de novembre, de nombreuses zones de la région n’avaient pas encore connu le début effectif des précipitations, qui commencent généralement à la mi-novembre. Les parties nord-ouest et sud-est de la région, où les précipitations commencent habituellement en octobre, ont enregistré des précipitations inférieures à la moyenne, ce qui indique un retard dans la saison. Malgré ce démarrage lent, les semis sont restés viables jusqu’en décembre dans de nombreuses zones. (Source: PAM, SADC)
Marché mondial des engrais : Les prix de l’urée ont commencé le mois sur une note baissière, sous l’effet d’une demande atone et de l’annonce par l’Inde de stocks suffisants. L’appel d’offres de l’Éthiopie pour 800 000 tonnes a été le seul moteur important du marché au départ. Toutefois, l’appel d’offres indien très attendu s’est concrétisé récemment, ce qui pourrait entraîner une augmentation de l’activité du marché et d’éventuels ajustements de prix. De même, la demande de phosphate reste faible, l’appel d’offres de l’Éthiopie pour 600 000 tonnes étant un facteur déterminant. En outre, les restrictions à l’exportation imposées par la Chine, qui pourraient s’étendre jusqu’au premier trimestre 2025, devraient avoir un impact sur le marché du phosphate.
Abordabilité et disponibilité : Alors que l’année touche à sa fin, la plupart des pays signalent des stocks d’engrais suffisants et aucune pénurie significative. En Afrique de l’Est, où la courte saison des pluies a pris fin, l’activité commerciale reste lente, les négociants préparant les importations du premier trimestre avant la saison principale en mars/avril. Au Kenya, le gouvernement, par l’intermédiaire du National Cereals and Produce Board, a poursuivi ses achats d’engrais en décembre.
La Tanzanie fait état de stocks suffisants pour répondre à la demande, avec plus de 760 000 tonnes mises à disposition cette année. En Éthiopie, l’EABC est en train d’acheter 611 000 tonnes de DAP et 820 000 tonnes d’urée, dont les livraisons sont prévues entre janvier et juin. Pendant ce temps, au Rwanda, les fournisseurs d’engrais sous contrat avec le gouvernement pour les saisons 2025 A et B, y compris YARA, ETG, RFC, One Acre Fund, et MGK, distribuent activement des engrais par l’intermédiaire du réseau de négociants agricoles avec la facilitation de l’APTC. Aucune pénurie majeure n’a été signalée en décembre.
En revanche, le Malawi reste confronté à des problèmes de forex qui pourraient conduire à des pénuries d’engrais s’ils ne sont pas résolus. Actuellement, le pays dispose de 140 000 tonnes d’engrais, ce qui représente 50 % de ses besoins de consommation. L’Afrique du Sud fait état de stocks d’engrais suffisants, avec environ 1,5 million de tonnes consommées entre janvier et octobre. La demande de MOP a augmenté, avec des expéditions récentes en provenance de Russie.
Distribution: La plupart des ports et des postes frontières fonctionnent normalement avec un minimum de perturbations, bien que l’activité se ralentisse à l’approche des fêtes de fin d’année. Toutefois, les troubles politiques et les manifestations en cours dans les ports de Nacala et de Beira au Mozambique ont perturbé les opérations, entraînant des délais d’exécution plus longs, des retards et une augmentation des coûts. Ces difficultés ont incité des pays enclavés comme la Zambie et le Malawi à explorer d’autres ports, comme Dar es Salaam.
Les coûts de fret ont connu une légère baisse par rapport à novembre. Les tarifs de la Baltique vers l’Afrique du Sud et la côte Est sont respectivement de 40 et 18 dollars par tonne, tandis que les tarifs du Moyen-Orient vers les mêmes destinations sont de 19 et 68 dollars par tonne.