Risque global du marché : L’Afrique de l’Est est devenue la région d’Afrique qui connaît la croissance la plus rapide, grâce à des politiques nationales efficaces et à des investissements stratégiques dans des secteurs clés tels que l’agriculture et les infrastructures. Toutefois, le continent reste confronté à des défis importants, notamment l’inflation, due à des problèmes structurels et à des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement externes. L’inflation en Afrique devrait atteindre 17,8 % en 2024, contre 17 % en 2023, avant de redescendre potentiellement à 12,3 % en 2025. Bien que les perspectives économiques globales soient positives, la réalisation de la prospérité à long terme nécessitera des réformes ciblées et des réponses politiques stratégiques pour relever les défis économiques actuels (Banque africaine de développement – Business News Africa).
Sur le marché mondial des engrais, les engrais à base d’azote comme l’urée continuent de susciter des prix stables en juillet dans le contexte de l’appel d’offres de l’Inde qui visait 1 million de tonnes d’urée. Sur ce tonnage, seuls environ 50 % ont été retirés, laissant les commerçants et les fournisseurs dans l’incertitude quant à l’engagement des tonnages disponibles sur le marché. Comme l’Éthiopie vient de se voir attribuer une partie (100 000 tonnes) de son dernier appel d’offres pour l’urée (150 000 tonnes), l’incertitude est confirmée pour la région de l’Afrique de l’Est en ce mois jusqu’au mois d’août. Les phosphates continuent d’être orientés à la hausse selon les dernières transactions de la seconde moitié du mois de juillet, et cette tendance devrait se poursuivre au mois d’août.
Abordabilité et disponibilité : Dans l’ensemble de la région, aucune pénurie d’engrais n’a été signalée. Les disponibilités mensuelles ont été modérées dans la plupart des pays de l’Est et du Sud. Dans les zones orientales, les producteurs se préparent à la courte saison des pluies qui débutera en septembre, ce qui pourrait entraîner une augmentation des importations. Dans la région méridionale, la saison des cultures d’hiver vient de se terminer.
Au Kenya, les négociants se préparent à la courte saison des semis pluviaux en important des produits et en augmentant la distribution intérieure. Le gouvernement poursuit son programme de subvention des engrais et le National Cereals and Produce Board (NCPB) a récemment clôturé un appel d’offres pour 7 500 tonnes de NPK 25-5-5.
L’Éthiopie a attribué une partie de son appel d’offres pour 150 000 tonnes d’urée, après deux annulations précédentes, à une société commerciale (100 000 tonnes) qui avait déjà obtenu certaines quantités d’urée lors d’appels d’offres antérieurs. Une cargaison de NPS est également arrivée au port de Djibouti. Toutefois, les conflits en cours, en particulier dans la région d’Amhara, provoquent des perturbations et des retards dans la livraison des intrants agricoles, y compris les engrais.
Au Rwanda, 62 000 tonnes de divers produits fertilisants ont été importées jusqu’à présent. Si la tendance actuelle se poursuit, les importations totales pour 2024 devraient être similaires à celles de 2023.
Au Malawi, les importations d’engrais augmentent considérablement, les fournisseurs se préparant à la saison de plantation du quatrième trimestre. Cette tendance devrait se poursuivre tout au long de l’été. L’appel d’offres du programme d’intrants abordables (PIA) guidera les plans d’approvisionnement des importateurs. Le principal défi reste la grave pénurie de devises au Malawi, bien que les fortes ventes de tabac puissent contribuer à améliorer la situation dans la seconde moitié de l’année.
En Tanzanie, les stocks d’engrais sont suffisants dans les différentes régions. Le programme de subvention du système d’achat en vrac (BPS) du gouvernement a également un impact positif sur la disponibilité et l’accessibilité des engrais pour les producteurs.
Distribution : Dans l’ensemble, la plupart des ports font état d’opérations normales et les transports à l’intérieur du pays se déroulent sans heurts. Au cours du premier semestre de cette année, le port de Beira a traité un total de 161 000 conteneurs, soit 1,6 million de tonnes métriques. Il s’agit d’une augmentation par rapport à la même période l’année dernière, où 102 000 conteneurs ont été traités, ce qui correspond à 1,4 million de tonnes métriques. Le port de Mombasa, quant à lui, s’attend à un total de 1,8 million d’EVP d’après le dernier examen semestriel. Les coûts du fret vers l’Afrique de l’Est ont augmenté. Les taux au départ de la Baltique et du Moyen-Orient vers l’Afrique de l’Est ont augmenté pour atteindre respectivement 87 $/t et 49 $/t, tandis que les taux vers l’Afrique du Sud ont chuté à 48 $/t et 24 $/t.