Risque global du marché : Le FMI prévoit un rebond économique continu au-delà de l’année en cours, avec une croissance estimée à 4,0 % d’ici 2025. En outre, les taux d’inflation ont presque diminué de moitié, tandis que les ratios de la dette publique se sont généralement stabilisés. Notamment, plusieurs pays ont réintégré le marché des euro-obligations cette année, marquant la fin d’une interruption de deux ans sur les marchés financiers internationaux. Par ailleurs, le phénomène El Niño, qui a émergé en juin 2023, a entraîné une diminution des précipitations et des températures exceptionnellement élevées en Afrique australe. Son intensité maximale a été atteinte entre novembre et janvier. En conséquence, le Malawi, la Zambie et le Zimbabwe ont déclaré des urgences nationales en raison de la sécheresse induite par El Niño, causant des dommages importants à leur production alimentaire et décimant les cultures de base. Dans le même temps, le Kenya et les pays voisins sont confrontés à de graves inondations dans l’est du pays, attribuées au phénomène climatique El Niño. Ces inondations ont entraîné des dégâts considérables, notamment des pertes en vies humaines, des déplacements de population, et la destruction des récoltes.
Abordabilité et disponibilité : Dans la région de l’Afrique de l’Est, les producteurs de la plupart des régions ont terminé les semis et passent maintenant à la phase de terreautage. La demande d’engrais de couverture comme l’urée, le nitrate d’ammonium et les mélanges de couverture augmente progressivement. Au Kenya, bien que la demande augmente, les fournisseurs et les agrodealers font preuve de prudence en apportant des produits en plus petits paquets plutôt qu’en grandes quantités en raison des subventions gouvernementales. En outre, la Kenya Tea Development Agency (KTDA) est en train d’acheter 96 000 tonnes d’engrais pour l’année.
En Tanzanie, environ 200 000 tonnes d’engrais ont été importées dans le pays en mars, avec des cargaisons d’urée et de nitrate d’ammonium dont le chargement est prévu pour la fin du mois d’avril. Entre-temps, en Éthiopie, l’East Africa Business Council (EABC) a récemment lancé la procédure d’appel d’offres pour l’achat de 244 000 tonnes d’urée qui seront livrées en mai/juin. En Afrique australe, la saison sèche approche et les producteurs se préparent à la saison des cultures d’hiver. Au Malawi, les importateurs font preuve de prudence dans l’importation et la distribution d’engrais en raison des problèmes de change. En Zambie, les disponibilités d’engrais restent importantes, le compose D et l’urée étant toujours accessibles tout au long du mois. Toutefois, au Mozambique, les pénuries d’urée signalées sont susceptibles de nuire à l’industrie horticole. L’Afrique du Sud connaît une forte augmentation de la demande de CAN, d’Amsul et d’urée.
Distribution : La crise actuelle du transport maritime dans la mer Rouge exerce une pression considérable sur le commerce mondial, la stabilité régionale, et la reprise économique, dans un contexte d’inquiétudes inflationnistes et d’imprévisibilité macroéconomique. L’interruption du canal de Suez a entraîné des pénuries non seulement de denrées périssables, mais aussi de conteneurs ordinaires, ce qui se traduit par un allongement des délais de livraison des marchandises. Le réacheminement des navires autour du continent africain ajoute environ 12 jours à leur voyage entre l’Asie et l’Europe, ce qui constitue un choc d’approvisionnement préjudiciable comparable à une augmentation d’environ 30 % de temps de transit.